Pourquoi être allée vers l’apnée? Nos choix sont rarement fortuits. En ce qui me concerne, passer de l’hyper contrôle d’une vie professionnelle à la vacuité d’une vie de retraitée. C’est l’océan qui m’a aidée, son eau claire et fraîche dans laquelle l’adulte peut librement jouer comme un enfant. Je me suis rendue compte au fil des étés, que je passais de plus en plus de temps à faire du “sous l’eau”, autour de mon mari, il a pied à 1,80m donc à cette profondeur. Et le bien être, la légèreté, le CALME ressentis quand nous nous retrouvions sur la plage avaient une incidence sur tous les autres instants de notre vie. J’ai voulu retrouver cela l’hiver. Inscrite dans un cours de crawl pour m’obliger à aller à la piscine, je me suis mise à finir tous les exercices sous l’eau. Puis, j’y suis allée avec une copine, elle nageait en surface, je nageais au fond. Et toujours, ces sensations de détente et cette joie qui irradiaient jusqu’au lendemain. Il fallait aller plus loin, ce ne fut pas E=mc2 mais apnée=E2E.
Apnée en mer , séances 2 -3- 4 : apprendre des techniques et apprendre à se détendre. Sachant que le verbe “se détendre” comme le verbe “lire” ne se conjuguent pas à l’impératif. La technique apporte la maîtrise corporelle mais celle ci peut être grandement perturbée par l’état mental très souvent inconscient. Dans la séance 1, je me sentais parfaitement détendue et pourtant Glenn me dit plus tard en référence à cette séance “ton corps était en bois”, bois flottant certes, mais bois…
Séance 2 : rester verticale en palmant autour de la bouée, descendre tête en haut, descendre tête en bas en essayant d’allonger les brasses sur le filin et surtout à compenser : compenser = pincer son nez tout en soufflant par le nez (Valsalva), pour envoyer de l’air dans l’oreille moyenne afin de protéger les tympans. C’est bien ça, Nicolas? Mes descentes sont restées courtes, allonger un bras, l’autre, compenser, recommencer …. ma tête n’était que brouillon… J’ai épuisé Nicolas! Lo siento mucho, amigo.
Séance 3 : descendre à 6 mètres. Mal aux oreilles, mal aux oreilles, mal aux … . Retour au bateau, regard en arrière, non je NE PEUX PAS ne pas ne pas y arriver : “Glenn, je reviens”. Et là, ça passe!? YES! Pourquoi ? Repassant le film de la séance sur le bateau, je crois qu’au lieu de souffler pour compenser, j’inspirais! J’étais trop détendue!!
Séance 4 : travailler la verticalité et les sensations. Et bien sûr pour descendre, COM-PEN-SER. Regarder le filin, pas le fond, sinon le corps se met à l’horizontal. Faire une pirouette pour remonter. J’admire la verticalité de Sophie; moi, bof… mais, tiens, je constate que je réussis à me maintenir aisément verticale en palmant autour de la bouée, eh, eh. Les oreilles, Franck nous fait essayer “la langue contre le palais”, le”t contre les dents” (Frenzel, c’est ça?) Franck : “Paquita, tes remontées sont free style, ne lâche pas le filin” Oui, il a raison, mais quelle sensation de liberté que de remonter en regardant le soleil. Première séance, où je peux affirmer que j’étais vraiment heureuse. Cette sensation de bien-être et de joie m’a accompagnée toute la soirée.